Né le à Nice, André Tosel est professeur émérite de philosophie à l’Université de Nice-Sophia Antipolis. Ancien élève de l’École Normale Supérieure, agrégé de philosophie, il a enseigné tout d’abord à Nice en tant que maître de conférences (1967-1988). Ensuite, en tant que professeur, il a enseigné aux Université de Besançon (1988-1995) où il a fondé et dirigé le Laboratoire de Recherches Philosophique sur les Logiques de Agir, de Paris I-Panthéon-Sorbonne, (1995-1998), où il a dirigé le Centre d’Histoire des Systèmes de Pensée Moderne et son Séminaire d’Histoire du Matérialisme, et enfin de Nice-Sophia Antipolis (1998-2003), où il a dirigé le Centre de Recherches d’Histoire des Idées.

 

Biographie

Issu du mouvement d’Action catholique, il a milité comme chrétien progressiste (Jeunesse Étudiante Chrétienne, secrétariat national, 1962-1965). Influencé durant ses études à l’École Normale Supérieure par Louis Althusser, il abandonne le catholicisme, travaille sur Spinoza et étudie Marx. Il se rapproche du cercle de l’Union des Jeunesses Communistes Marxistes-Léninistes. Professeur agrégé de philosophie au Lycée de filles de Nice (1966), il participe à un comité Viêt Nam de base et est très intéressé par la Révolution Culturelle chinoise : comme beaucoup d’élèves de Louis Althusser il voit pour un temps dans le maoïsme une sortie de gauche du communisme soviétique. Il vit la révolte de 1968 comme assistant dans le département de Philosophie de l’Université de Nice. Il est alors gauchiste prochinois.

Les errances de la Chine le font douter. Il découvre la pensée d’Antonio Gramsci au début des années soixante dix sur l’indication paradoxale d’Eric Weil qui fut un philosophe d’envergure et un maître authentiquement libéral. Il cherchait à thématiser la stratégie de l’hégémonie comme seule version effective de la révolution en Occident. Il s’engage dans le syndicalisme universitaire et pour des raisons de réalisme politique il adhère au Parti communiste français sans trop d’illusions en 1972. Il est militant de base à l’université et occupe des fonctions de premier degré (secrétaire de section syndicale, de cellule) Il est élu dans les conseils de gestion des UFR et devient en 1976 responsable fédéral du comité des universitaires communistes tout en occupant la fonction de vice-président de l’Université de Nice à partir de 1981. Il participe à toutes les luttes syndicales en coordination avec les mouvements étudiants. Mais il entre en désaccord croissant avec les pratiques de gouvernement intérieur du PCF, avec l’incapacité du parti communiste à faire ses comptes avec le stalinisme et à inventer une politique lisible de transformations révolutionnaires. Il suit un moment la dissidence des rénovateurs Communistes entraînée par le dirigeant communiste Pierre Juquin. Devenu professeur à l’Université de Besançon en 1988, il quitte le PCF en 1984, sans jamais nourrir la moindre tendresse pour le Parti Socialiste, dont il supporte mal la bascule infinie sociale-libérale. La suite de son activité est marquée par la nostalgie de l’action politique et par un effort pour assumer en militant des fonctions universitaires institutionnelles à Besançon, Paris, Nice, tout en critiquant l’orientation délétère des divers gouvernements, socialistes en tête avec l’impayable Claude Allègre.

L’aggravation de la situation sous les coups de la restauration néolibérale, notamment sous la présidence Sarkozy, le conduit, toujours sans illusion, – mais par fidélité à la seule cause qui puisse valoir, l’émancipation -, à se rapprocher à nouveau en 2012 du Parti Communiste et du Front de Gauche. André Tosel consacre depuis 2003 une part de son activité aux tâches d’éducation populaire et de sensibilisation culturelle en participant à plusieurs associations éducatives et cultuelles. Il collabore aux revues La Pensée, Actuel Marx, et à l’Humanité.

Ses recherches et éléments bibliographiques

Histoire de la philosophie moderne

André Tosel a toujours montré un intérêt pour la pensée de Spinoza, qui se manifeste dans ses publications3.

Ouvrages

Direction d’ouvrages

  • Codirection avec P .F. Moreau etJ. Salem, Spinoza au XIX° siècle, Actes du colloque de Paris I, Paris, Presses Universitaires de la Sorbonne, 2007. Ce volume comprend une contribution personnelle
  • Direction, avec contribution personnelle, du volume La Scienza Nuova di Giambattista Vico, Actes du colloque franco-italien, de Nice, no 8, 2005, revue Noesis (C.R.H.I. Nice), diffusion Vrin, Paris
  • Coordination avec Yves-Charles Zarka du numéro « Les pensées de l’action » in Études philosophiques. Ce volume comprend une contribution personnelle.

Histoire des marxismes et théorie marxiste

Ouvrages

  • Avec Etienne Balibar, et Cesare Luporini, La critique de la politique chez Marx, Paris, Maspéro, 1979
  • Praxis. Vers une refondation en philosophie marxiste, Paris, Éditions Sociales, Messidor, 1984
  • L’esprit de scission. Études sur Marx, Gramsci et Lukàcs, Besançon, Annales Littéraires, diffusion Belles Lettres, Paris, 1991
  • Études sur Marx (et Engels) : Vers un communisme de la finitude, Kimé, , 160 p. (ISBN 978-2841740529)
  • Penser l’histoire. « Le XVIII Brumaire de Louis Napoléon Bonaparte », Paris, Belin, 2007
  • Le marxisme du 20e siècle, Syllepse, , 302 p. (ISBN 978-2849502365)

Histoire de la philosophie italienne

  • Antonio Gramsci, Textes, choix et présentation, Paris, Éditions Sociales, 1983
  • Marx en italiques. Aux origines de la philosophie italienne contemporaine, Mauvezin, Trans Europ Repress, 1991
  • Modernité de Gramsci ? Direction, Actes du colloque franco-italien de Besançon, 1990, Annales Littéraires, diffusion Belles Lettres, Paris, 1993 (avec deux contributions)
  • Traduction avec Gérard Granel et une étude introductive, Giovanni Gentile, La philosophie de Marx, Mauvezin, Trans Europ Repress, 1995
  • Avec Christiane Menasseyre, direction de Figures italiennes de la rationalité. Ce volume comprend une contribution, Paris, Kimé, 2005
  • Introduction à Antonio Labriola, Essais sur la conception matérialiste de l’histoire, première traduction française intégrale sous la direction de Franck La Brasca, Naples, Città del Sole-Paris, Vrin, 2011. p. 5-65
  • Étudier Gramsci.Pour une critique continue de la révolution passive capitaliste, Paris, Kimé, 2016

Philosophie politique et sociale

Direction d’ouvrage avec contribution personnelle

  • Les logiques de l’agir dans la modernité, Annales Littéraires de Besançon, Diffusion Belles Lettres, Paris, 1992
  • La démocratie difficile, Actes du colloque franco-italien de Besançon de 1991, Besançon, Annales Littéraires, Diffusion Belles Lettres, Paris, 1993
  • De la prudence des modernes comparée avec celle des Anciens, Annales Littéraires, Besançon, diffusion Belles Lettres, Paris, 1995
  • Avec Robert Damien, L’action collective. Coordination, conseil, planification, Annales Littéraires, Besançon, diffusion Belles Lettres, Paris, et introduction, 1998
  • Avec Jean-Pierre Cotten et Robert Damien, La représentation et ses crises, Annales Littéraires de Besançon, diffusion Belles Lettres, Paris, avec contribution personnelle, 2001
  • Avec Domenico Losurdo, L’idée d’époque historique, Die idee der Historische Epoche, Frankfurt a/m, Peter Lang, 2001
  • Figures et formes de la rationalité au XX° siècle, publication du C.R.H.I. de Nice, Noésis, no 7, deux volumes, diffusion Vrin, 2003
  • Avec Myriam Bienenstock, La raison pratique au XX° siècle, Paris, L’Harmattan, avec contribution personnelle, 2004

Ouvrages