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Pierre-Noël Giraud est un économiste français (né le à Marseille), diplômé de l’École polytechnique, de l’École des mines de Paris et de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il enseigne actuellement à Mines ParisTech et à Dauphine – PSL Research University et à l’EMINES, Université Mohammed VI Polytechnique, de Benguerir au Maroc. Il est par ailleurs ingénieur général des Mines, membre (fondateur) de l’Académie des technologies, membre du conseil scientifique d’Orange, du conseil scientifique des « JECOs », Journées de l’économie de Lyon et du « Printemps de l’économie » de Paris.

Biographie

Formation académique

Pierre-Noël Giraud fait ses études à Paris : École polytechnique (X67), École des mines (corps des mines), mastère d’économie à la Sorbonne avec Hubert Brochier, épistémologue de l’économie.

Recherches

Il crée en 1978, à l’invitation de Pierre Laffitte et Robert Pistre, un laboratoire de recherche en économie appliquée à l’École des mines de Paris : le Cerna (aujourd’hui Centre d’économie industrielle). A partir de 1983, il collabore avec le Centre d’Economie de l’Energie et des Matières Premières créé par André Giraud à Dauphine.

Ses premiers travaux portent sur l’économie des matières premières minérales, puis après 1989 sur les transformations des économies d’Europe de l’est. Ces recherches s’élargissent ensuite à l’économie du capital naturel et en particulier à son rôle dans le développement de l’Afrique. Il a activement participé, en tant que lead author, au GIEC, qui a obtenu le prix Nobel de la Paix en 2007 avec Al Gore.

Il entame à partir de 1993 une relecture de la globalisation à l’aide de concepts, non pas en soi nouveaux, mais articulés de manière originale: territoires, nomades, sédentaires. Ces recherches sont d’abord publiées dans un essai en 1996, L’Inégalité du monde ( Gallimard). Cet axe de recherche se poursuit avec La Mondialisation. Émergences et Fragmentations (2008 et 2012, Editions Sciences Humaines). Il s’attaque dans le même esprit à la finance en 2001 avec Le Commerce des promesses, réédition 2009 ( Le Seuil). Avec L’homme inutile ( 2016, Odile Jacob), il poursuit ses travaux sur les inégalités et leur lien avec la montée des populismes.

De 2015 et 2017, il publie ses principaux cours, actuellement en voie de transformation en MOOCs: « Economie des matières premières », La Découverte, 2015 . « Principes d’économie », La Découverte, 2016. « Economie des phosphates ». Presses de Mines, 2017

Distinctions

  • Commandeur des palmes académiques
  • Membre de l’Académie des technologies (depuis 2000)
  • Prix Turgot 2001 Pour « Le Commerce des Promesses »
  • Grand prix Turgot en 2016 pour l’ensemble de son oeuvre, à l’occasion de la publication de « L’Homme Inutile » ( Odile Jacob)

Théories

Pierre-Noël défend une conception purement analytique de l’économie : lorsqu’un économiste prononce un jugement normatif : « il faut faire cela », il doit toujours préciser de quel point de vue il se place, et quel jugement de valeur lui permet de formuler une telle proposition.

Dès 1996, dans L’Inégalité du Monde, il soutient la thèse que les globalisations ( des firmes, financières et numériques), tout en favorisant le rattrapage rapide des pays émergents, aggraveront les inégalités internes partout et lamineront les classes moyennes, piliers de la démocratie dans les pays riches1.

Ultérieurement, il s’est prononcé, par exemple dans L’industrie française décroche-t-elle ? pour un « mercantilisme stratégique » au niveau européen et des accords avec les pays émergents concernant l’Afrique, de manière à rééquilibrer la répartition mondiale des emplois « nomades »2.

Dans Le Commerce des promesses (2001, rééd. 2009), il analyse la finance de marché comme intrinsèquement instable et engendrant inévitablement un « mistigri » ( la somme des « promesses » de revenus futurs qui ne seront pas tenues) qui finit par éclater. Les crises de la finance de marché sont inévitables et donc prévisibles, cependant pas dans leurs dates exactes de déclenchement3. Il se prononce pour une séparation entre les activités de finance de marché et de crédit4.

Dans ses travaux sur le capital naturel, il soutient que nous ne rencontrons aucune contrainte du côté de l’épuisement des ressources dites épuisables, pétrole compris5 ( nous avons déjà découvert beaucoup plus de carbone fossile que nous ne pourrons nous permettre d’en brûler si nous prenons l’effet de serre au sérieux). En revanche, nous avons de très sérieux problèmes de « poubelles », c’est-à-dire la destruction d’écosystèmes vivants, causée par nos émissions de déchets de toutes sortes, dont les gaz à effet de serre6.

Dans ses travaux les plus récents sur les inégalités, il soutient que la priorité des politiques économiques devrait être d’éradiquer « l’inutilité » économique ( chômage de longue durée, non accès à l’emploi, grande précarité dans de « petits boulots sans avenir »), « l’inutilté » croissante faisant en effet le lit des populismes.

Publications (principaux essais et manuels)

  • Economie des phosphates. Presses de Mines, Mai 2017
  • « Richesses de la Nature,Pauvreté des Nations. Essais sur la malédiction de la rente minière et pétrolière en Afrique » ( en coll.) Presses des Mines, Novembre 2016
  • Principes d’économie, La Découverte, 2016.
  • L’Homme inutile, Odile Jacob, 2015
  • Contribution à l’ouvrage collectif Le climat va-t-il changer le capitalisme  ?, éditions Eyrolles, juin 2015
  • L’industrie française décroche-t-elle ?, avec Thierry Weil, La Documentation française, 2013
  • La Mondialisation. Émergences et Fragmentations, Sciences humaines éditions, 2008 et 2012
  • Le Commerce des promesses, Seuil, 2001, rééd. 2009, Point/Seuil ( Prix Turgot et Prix du livre européen d’économie, 2001)
  • L’Inégalité du monde. Économie du monde contemporain, Gallimard, Folio essais, 1996; ( Nouvelle édition prévue en 2019)